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Thierry Moungalla, ministre des Postes et Télécommunications :

  • Photo du rédacteur: Mouftaou Badarou
    Mouftaou Badarou
  • 14 juil. 2014
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 févr. 2023

« … Aujourd’hui au Congo, n’importe quel investisseur désireux d’investir dans les télécoms peut demander et obtenir toutes les autorisations et licences souhaitées… »



Propos recueillis le 12 juillet 2014 à Brazzaville par Mouftaou Badarou


Quelles sont les améliorations apportées au cadre juridique des Télécommunications en République du Congo ?

Il faut se rappeler qu’avant 1997 prévalait un système de monopole. La dernière loi télécoms qui a été votée juste avant les conflits était une loi datant de mai 1997. Cette loi prévoyait que l’ensemble des moyens de télécommunications au Congo restait sous monopole d’État. Ca c’est la première caractéristique. Après les conflits que nous avons connus, l’environnement a changé et de fait sont apparus des opérateurs privés. Toutefois, il demeurait une confusion entre le rôle de l’État qui fixe la règle du jeu et celui chargé de l’application de ladite règle du jeu. Les grandes réformes que nous avons initiées par trois grandes lois notamment celle de novembre 2009 ont permis de mettre fin au monopole de l’État.


En particulier la Loi cadre sur les communications électroniques a éliminé tous les monopoles. De sorte que n’importe quel investisseur privé, désireux d’investir dans les télécommunications, peut nous demander toutes les autorisations souhaitées, les licences et autres agréments, et les obtenir. Pour peu qu’il remplisse les conditions. Donc, plus de monopole de l’État. Deuxième élément : la création d’une agence de régulation des postes et communications électroniques, la ARPCE, permet de lever la confusion entre l’État qui fixe les règles du jeu et le régulateur, composé de personnes pour la plupart venues du privé. Celles-ci connaissent les contraintes du privé et sont à même de bien régulier le secteur. Ce sont les deux grandes révolutions opérées dans le secteur, sur le plan institutionnel.


Monsieur le Ministre, comment comptez-vous rendre effectif l’accès gratuit à la wifi dans les grandes villes du Congo ?

Mais c’est déjà une réalité au Congo ! Dans les ministères et dans certaines résidences, la wifi est en accès libre. Ici au Ministère des Postes et Télécommunications, on peut se connecter au wifi sans aucun problème et les visiteurs ne sont pas soumis à une restriction en la matière ! Écoutez, en matière d’accès gratuit au wifi, la ville de Paris n’est pas forcément la référence ! A Genève, vous pouvez vous connecter à Internet dans la rue, ce qui n’est pas le cas à Paris où la chose n’est possible que dans certains endroits comme le musée du Louvre ou dans les galeries commerciales comme celle de Chatelet-les-Halles.


Pourquoi l’opérateur historique Congo Telecom reste une propriété de l’État ?

D’abord, il faut restituer l’environnement. L’on est parti d’un constant qu’en 1997-1998 il n’y avait plus de télécom au Congo. A la fin des conflits, il n’y avait plus dans notre pays la possibilité de s’appeler d’un point A à un point B. On étaient réellement revenus au degré zéro des télécoms. Face à la nécessité de rendre aux Congolais la possibilité de s’appeler d’un point à un autre, l’État a été contraint d’accepter des opérateurs privés, Celtel devenu Airtel et Libertis devenu MTN. On leur a octroyé la licence en exigeant d’eux qu’ils couvrent la majeure partie du territoire congolais, et élargissent leurs offres à un grand nombre d’abonnés.


Et à partir de 2002-2003, le président de la République, a décidé de faire restituer à l’État son rôle moteur, car l’État doit continuer son rôle de créateur des infrastructures de télécommunications notamment les centraux téléphoniques et la fibre optique pour une connexion Internet à haut débit. Il importe donc de ne pas faire de confusion dans l’appréciation de la situation. L’opérateur historique a été malade. Pendant sa période de maladie, la plus aiguë, il a bénéficie de la part de l’État d’une subvention de fonctionnement, mais pas d’investissement. Ce qui lui a permis de garder la tête hors de l’eau.


Mais, aujourd’hui, le mobile que Congo Telecom propose aux abonnés depuis bientôt un an, ce n’est pas un mobile GSM classique qui vient concurrencer les produits des autres opérateurs privés. C’est un mobile appelé le CDMA qui est une technologie sino-américaine. C’est une forme de technologie qu’on appelle le fixe-mobile, très adapté aux pays comme le Congo qui ont beaucoup de zones rurales non couvertes par la téléphonie mobile classique. C’est vous dire que l’opérateur historique n’est pas en concurrence frontale avec les opérateurs privés de téléphonie mobile.


Le Congo a réalisé un important investissement en se dotant de la fibre optique. Que pourrait faire l’État pour la rendre accessible aux Congolais de condition modeste ?

Vous savez, les Congolais de condition modeste bénéficient déjà de la fibre optique, sans le savoir. Parce qu’elle est opérationnelle depuis mai 2012. Ils l’utilisent déjà tout simplement en se connectant tous les jours à Internet. Aujourd’hui, les jeunes depuis leurs mobiles ou leurs tablettes arrivent à télécharger ou envoyer des fichiers lourds. Cela est possible parce qu’il y a une technologie déployée qui le permet au Congo. Concernant la fibre optique, nous avons juste une question de gouvernance à régler. Nous devons bien séparer le marché de gros de celui du détail. L’opérateur historique qui est un grossiste en matière de fibre optique est également un détaillant. Il faut absolument remédier à cette situation !




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