Le séisme au Maroc expliqué en quatre points
- Isabelle Essou

- 9 sept. 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 déc. 2024
Le puissant séisme qui a frappé le royaume chérifien dans la nuit du 8 au 9 septembre a fait près de 3 000 morts et plus de 5 600 blessés, ravageant plusieurs zones, principalement en milieu rural. Analyse du phénomène en quatre points.

Où se trouve l’épicentre ? À environ 71 kilomètres de Marrakech. Ighil est une commune rurale située le long de la vallée aride et encaissée du Haut-Atlas, la chaîne de montagnes qui traverse le centre du pays. Les villages tout autour de ces montagnes ont été particulièrement touchés.
Quelles sont les zones les plus touchées ? «La région Marrakech-Safi a été frappée de plein fouet. Elle comprend Marrakech, ainsi que les villes côtières de Safi et Essaouira. Les provinces affectées sont donc Al-Haouz - où se situait l'épicentre -, Chichaoua, dans la région de Marrakech-Safi, Taroudant, au sud, dans la région de Souss-Massa, Ouarzazate à l'est, et Azilal, au nord-est de l'épicentre, dans la région de Béni Mellal-Khénifra», explique l’universitaire M. Abdelkhalek.
Les zones touchées, déjà affectées par la pauvreté, concentrent les Marocains des montagnes, ceux-là aux faibles revenus et pour la plupart analphabètes, donc ayant une faible productivité par rapport à la moyenne nationale et aux centres urbains. « Dans la province très meurtrie d’Al-Haouz par exemple, les populations, démunies, et sans accès à l’éducation et à la santé, restent accrochées à l’habitat traditionnel peu résistant au séisme », pointe encore M. Abdelkhalek.
Quelle est l’ampleur des dégâts matériels ? Au 12 septembre 2023, le Service Copernicus de gestion des urgences (Programme d’observation de la Terre de l’Union européenne) a dénombré 1 416 maisons endommagées réparties sur huit zones étudiées. Les localités de Talat N'Yaaqoub et Amizmiz ontenregistré le plus grand nombre de maisons complètement détruites par le séisme, avec respectivement 208 et 121 maisons rasées par le séisme.
La commune de Talat N'Yaaqoub est également celle qui a subi le plus de dégâts : 236 maisons ont été endommagées par le séisme, et le Service Copernic y a identifié 74 autres maisons «possiblement endommagées». Autour d'Amizmiz, le petit village de Tafeghaghte enregistre lui aussi un grand nombre de maisons détruites. Situé à une cinquantaine de kilomètres de l’épicentre, ce village a presque été entièrement ravagé
par le séisme dévastateur.
Que sera la vie après le séisme ? «Pour l’instant, l’assistance aux sinistrés reste la priorité. Mais il faut évidemment aller au-delà», observe l’universitaire Abdelkhalek. Le gouvernement marocain a créé une commission interministérielle pour coordonner les efforts de reconstruction à long terme. Il faut à la fois indemniser les sinistrés et relancer les activités économiques dans les zones touchées, mais aussi reconstruire aux normes antisismiques les logements et les infrastructures ravagés.
Les routes, les canaux d’irrigation, les écoles et les hôpitaux devront être reconstruits grâce au fonds de soutien et à l’aide internationale.




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