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Les nouvelles ambitions de Djimon Hounsou

  • La rédaction
  • 20 août 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 févr. 2023

ll n'est plus à présenter. Après 30 ans de carrière à Hollywood où il a tenu l'affiche dans des blockbusters comme Amistad, Gladiator, Lara Croft,Blood Diamonds ou encore Tarzan, le Bénino-américain nourrit désormais deux autres passions : la réalisation de documentaires et l'ouverture d'écoles africaines du cinéma.

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« Mon but était de dédiaboliser le vaudou ! » clame l'acteur hollywoodien devant un parterre de journalistes, le jour de la présentation de son documentaire à Lomé en décembre 2017. In search of voodoo : Roots toHeaven (A la recherche du vaudou. Les racines du paradis), subventionné au dixième par le gouvernement béninois (100 millions sur un budget de un milliard FCFA), est en grande partie tourné à Hêvié, village situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Cotonou. Le film, un poil prosélytique, exalte la noblesse du vaudou : son aspect religieux, ses rites et initiations. Hêvié est une terre par excellence du vaudou, qui n'abrite aucun musulman ou catholique.
Le réalisateur militant, Djimon Hounsou, nous plonge dans la vie des adeptes de Dan (python sacré) et de Mamie Wata (déesse des eaux) peuplant ce village, en nous faisant partager leur quotidien. Et le spectateur se laisse éblouir par les processions de ces vaudougans drapés de pagnes blancs et chamarrés de perles, invoquant leurs divinités au son de tam-tam dominé par des chants. « Ceux qui pratiquent le vaudou ne sont ni des méchants, ni des sauvages » aime à répéter l'acteur-réalisateur de 51 ans, né à Cotonou ; et qui a été épaulé dans son œuvre monumentale par un co-réalisateur sierra-léonais, le journaliste Sorious Samara (vérifier).
Ce dernier est l'auteur du documentaire Cry freedom dont s'est inspiré le réalisateur de Blood diamonds, qui raconte les tribulations d'un trafiquant de diamants, au plus fort de la guerre civile sierra-léonaise. La complémentarité entre le Béninois et le Sierra-léonais est appelée à prendre plus d'ampleur, pour la réalisation d'autres documentaires d'envergure.
Le changement de regard sur le vaudou, impulsé par ces deux panafricanistes, est plus qu'urgent. Tant les médias et la littérature de l'Occident ont longtemps peint cette religion multi-séculaire en mal. La démonstration du Bénino-américain et du Sierra-léonais est éclatante : les deux ont réussi à déconstruire les clichés trop longtemps véhiculés à propos du vaudou. Ils ont réussi à raconter la vraie histoire du vaudou, et à en restituer la véritable quintessence.
«La longue stagnation d'un tronc d'arbre dans la rivière ne le transforme pas en crocodile ». Djimon Hounsou, réalisateur principal du documentaire, symbolise parfaitement cet adage intemporel. Parti à 13 ans en France, avant d'émigrer aux Etats-Unis, il reste imprégné des réalités de son pays et de son continent. Les rites et traditions de sa culture demeurent vivaces dans son esprit.
D'où la réalisation de ce document historique, qui offre au monde les clés d'une meilleure lecture et d'une meilleure compréhension du vaudou. Une religion présente non seulement en Afrique, mais aussi aux Antilles et au Brésil, du fait de la traite négrière. Les intervenants filmés dans ce documentaire, des bibliothèques africaines vivantes, font ainsi des témoignages de qualité.
C'est le même souci de recherche de qualité pour son continent qui guide Djimon Hounsou dans la création annoncée d'une école du cinéma à Lomé. Un projet dont il a esquissé les contours devant le chef de l'Etat togolais le 11 décembre 2017, en marge de sa présentation du documentaire In search of Voodoo au public togolais.
L'ambition de Djimon Hounsou est de former au standard occidental les cinéastes africains à Lomé, et dans d'autres capitales africaines. Avec possibilité pour ceux-ci d'effectuer un stage de perfectionnement à Hollywood à Los Angeles.
Tout occupé par ses projets, Djimon Hounsou ne boude pas les bons scenarii de films. Il devra prochainement camper le rôle du Prix Nobel de la Paix 2018, le gynécologue-obstétricien congolais Denis Mukwege. Avec la justesse d'interprétation qui caractérise Djimon Hounsou, nul doute qu'à sa sortie, le film annoncé restera dans les annales de l'histoire du cinéma.
Le film s'appellera Panzi. Son scenario est inspiré du livre éponyme co-écrit en 2014 par Denis Mukwege et le chirurgien belge Guy-Bernard Cadière. Une ode à la témérité de ces deux médecins bravant les rebelles de l'est du Congo en soignant les femmes qu'ils persécutent. Le nom Panzi est celui de l'hôpital fondé par le docteur Mukwege dans sa ville natale de Bukavu. Lequel établissement est dédié à la sauvegarde physique et psychologique des femmes aux parties génitales mutilée par les cruels rebelles de l'est du Congo.
Un autre documentaire en vue
L'appétit venant en mangeant, Djimon Hounsou va prochainement co-réaliser un film sur la LRA. La cruelle Armée de résistance du seigneur de Joseph Kony a sévi des années durant en Ouganda, en RDC, au Soudan et en Centrafrique. Le film témoignera de la bravoure d'une directrice d'école, la sœur italienne Rachele Fassera, qui a pu, par la négociation, faire libérer 109 des 139 écolières enlevées par les rebelles de la LRA dans son établissement de (l'ouest, du sud) en Ouganda.

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