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Le Premier ministre gabonais peut-il réussir ?

  • Photo du rédacteur: Mouftaou Badarou
    Mouftaou Badarou
  • 10 sept. 2019
  • 3 min de lecture

Celui que l’on présente comme un allié inconditionnel de Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du président Ali Bongo, est-il mieux armé que ses prédécesseurs pour réussir à la Primature ?


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« La répétition est pédagogique », dit l'adage. C'est le sens à donner à la dernière sortie du Premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekale le 5 avril 2019d dans le quotidien gouvernemental L’Union. Soit deux mois après sa prise de fonction. Il a de nouveau enjoint ses ministres de rompre avec l’individualisme et l’intérêt personnel pour penser collectif et œuvres sociales : « ce que nos compatriotes nous demandent (jeunes comme moins jeunes) au quotidien par divers canaux, c’est de pouvoir se soigner quand ils sont malades, c’est de faire scolariser leurs enfants dans des conditions décentes, c’est de pouvoir manger à leur faim, de vivre dans un environnement sécurisé, c’est d’avoir tous accès à l’eau et à l’électricité, de circuler sur des routes praticables en ville ou en campagne, d’avoir accès à un emploi ou être placé en situation de s’en créer un ».


Julien Nkoghe Bekale semble avoir a pris la mesure des attentes des Gabonais en exigeant des membres du gouvernement le respect scrupuleux de leur feuille de route. Au lieu que certains d'entre eux se livrent à la « politique politicienne ». Le gouvernement vient tout de même de sortir la tête haute d'une crise scolaire : il abandonné provisoirement la réforme controversée des critères d'attribution des bourses scolaires. Toutefois, si le geste est salué par l'opinion, le dégel reste fragile.


« Les actes et les résultats plutôt que les textes »

Le Premier ministre gabonais souhaite visiblement se démarquer de ses prédécesseurs. Il martèle, à qui veut l'entendre, que l’heure est à l’action et à la praxis : « Désormais, ce ne sont plus les textes qui comptent. Ce sont les actes et les résultats ». C'est ainsi, et pas autrement, qu'il compte réduire la fracture sociale au Gabon. Une situation qui peut conduire à des crises dont il est difficile d’imaginer l’épilogue.


D'où l'accent mis sur les réformes structurelles devant changer la vie de ses compatriotes sur le long terme. Ces réformes portant sur les secteurs prioritaires devraient impacter directement et concrètement la vie des Gabonais. Il s'agira, plus précisément, d'accélérer les politiques en matière d’emploi, d’éducation, de santé, de logement, de transport, ainsi que permettre un meilleur accès des citoyens aux produits de consommation courante, à l’eau et à l’électricité.


Sachant pertinemment qu'il est attendu sur du concret Julien Nkoghe Bekale reconnaît qu’il y a encore beaucoup à faire. Comme en matière de la santé dont il se félicite qu’elle soit le secteur dans lequel l’État a le plus investi. Il reste à assurer aux ayants droit la disponibilité des médicaments dans les centres de santé et les pharmacies. Comme en matière de logements - Talon d’Achille à ses yeux - où le gouvernement est loin d'avoir atteint ses objectifs.


« Réduire la fracture sociale »

Julien Nkoghe Bekale réussira-t-il là où tant d'autres ont fait du surplace ? Le voici au pied du mur, à l'instar d'un maçon. A lui de prouver qu'il a la capacité et l’expérience requise pour répondre aux urgences des Gabonais ; en particulier sur le front du pouvoir d'achat. Autre mesure urgente qui pourrait renforcer sa légitimité : la baisse tant souhaitée des salaires des ministres, des députés, des sénateurs et d'autres privilèges trop coûteux à l'État gabonais.


Avec l'objectif en filigrane d'alléger la masse salariale. Et de montrer que les privilégiés du système soutiennent la réduction du déficit budgétaire chronique de l'État. « Soit l'actuel Premier ministre donne aux populations des gages sérieux de réduction de la fracture sociale, soit il continue avec la politique de stagnation de ses prédécesseurs », pointe un ténor de l'opposition. Et un autre de renchérir : « Toute frilosité sera évidemment reprochée à ce gouvernement. Il est plus que temps que le Gabon sorte de ce conformisme blâmable, où des milliers de Gabonais végètent dans des logements insalubres, et sans couverture médicale ni revenu minimum de solidarité garanti ! »



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