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L'énigme Mamboundou

  • Photo du rédacteur: Martial Idoundou
    Martial Idoundou
  • 10 nov. 2010
  • 3 min de lecture

Disparu de la scène politique au lendemain de la présidentielle anticipée du 30 août 2009, le leader de l’UPG (Union du peuple gabonais) est récemment réapparu à la faveur d’une rencontre avec le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, à Paris. Ce qui a donné lieu à de vifs débats et divisé la classe politique.


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Ali Bongo Ondimba a bien tiré la couverture à lui ! Après sa rencontre parisienne avec l'opposant Mamboundou. Laquelle rencontre légitimait d’une certaine façon sa victoire. Puisque ni Pierre Mamboundou, sorti deuxième du scrutin avec 25,66% ni André Mba Obame crédité de 25,33%, ne l’avaient reconnue jusque-là. Du coup, l’opinion se demande si l’un des opposants historiques gabonais ne s'est pas ankylosé, ou tout simplement baissé pavillon.


Si au sein de l'opinion, on avait du mal à avoir une attitude tranchée, les analystes politiques au Gabon ont déjà fait, eux, le constat que depuis son retour d’exil dakarois, Pierre Mamboundou cultive l'énigme. Au point que certains en sont à se faire à l'idée que, depuis le début, il a toujours joué le jeu du pouvoir. Ils avancent pour étayer leur argumentaire, un certain nombre d'éléments.


Tout part de la présidentielle de 1998 dont il a contesté les résultats, estimant avoir été le vrai vainqueur. Face à ce qu’il avait qualifié en son temps de « coup d'État électoral », il propose à ses militants, pour rétablir “les vrais résultats” des urnes, de mener une « lutte graduée » afin de faire plier le régime Bongo. A l’épreuve des faits, cette lutte graduée s'apparente à un stratagème aux fins d'apaiser le ressentiment du peuple, avide de changement.


Ce faisant, Pierre Mamboundou ignorerait-il qu'il servait les intérêts de son adversaire d'alors ? Car, sept ans plus tard, en 2005, alors que les mécanismes de l’organisation de l’élection présidentielle n’avaient toujours pas changé par rapport aux vœux exprimés par l’opposition, Pierre Mamboundou va tout de même prendre part à ce qu’il avait lui-même qualifié de « parodie d’élection ». Comme il fallait s'y attendre, les résultats donnaient encore une fois Omar Bongo Ondimba vainqueur devant son principal challenger Pierre Mamboundou.

Collusion

Découvert par le grand public à la fin des années 1980 à la faveur d’une rumeur de coup d'État, puis exilé à Dakar, Pierre Mamboundou est toujours apparu dès son entrée sur la scène politique gabonaise comme un prétendant sérieux au fauteuil présidentiel. Surtout après le discrédit de Paul Mba Abessole, l’autre opposant historique au système PDG.


Son parti, l’Union du peuple gabonais n’a jamais tenu de congrès et détient à peine sept (7) sièges à l’Assemblée nationale et quelques-uns également au Sénat. Il possède en gros une centaine de conseillers municipaux sur l’ensemble du territoire. L’UPG constitue, malgré un nombre d’élus nationaux et locaux très faible comparativement au parti au pouvoir, l'une des principales forces politiques du Gabon.


En 2005, Pierre Mamboundou demande à ses militants de mener cette fois-ci un « combat méthodique » en lieu et place de la lutte graduée préconisée en 1998. Ce combat méthodique, indiquait le leader de l’UPG, était une sorte de « révolution sourde, lente et multiforme » qui devait à terme faire tomber les tenants du pouvoir.


Aujourd'hui, les rapports de Pierre Mamboundou avec Ali Bongo Ondimba, qui l'appelle affectueusement « tonton », apparaissent comme le prolongement des liens tissés avec Bongo père. L'aile dure de l’opposition que Mamboundou incarnait semble résolue au rapprochement. Sa stratégie illusoire consistant à entrer dans la sphère la plus proche du pouvoir afin de ravir le fauteuil présidentiel en cas de troubles sociaux aigus ou de démission d'Ali Bongo Ondimba.




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