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L’isolationnisme de la Guinée Conakry

  • Edgard Kaho
  • 30 avr. 2021
  • 2 min de lecture

Les frontières du pays avec la Sierra Leone, le Sénégal et la Guinée-Bissau ont été fermées peu avant l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, pour « éviter les troubles», selon les autorités.


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Les riverains de la frontière Guinée Conakry-Sierra Leone sont soulagés depuis le 18 février 2021. Ils peuvent à nouveau circuler librement. La visite de travail du Président sierra-léonais, Julius Maada Bio à Conakry, les 15 et 16 janvier 2021, a donc porté ses fruits. À la grande satisfaction des populations dont les nombreux commerçants qui traversent chaque jour la frontière. L’accord-cadre de coopération en matière de sécurité et de renseignement, signé à cette occasion entre les deux pays, en est une parfaite illustration.


Les autorités guinéennes, sous couvert de la sécurisation de de l’élection présidentielle d’octobre 2020, avaient opté pour la fermeture des frontières le 27 septembre 2020. Et elles avaient justifié leur décision unilatérale : le spectre d’une déstabilisation du pays par des « éléments recrutés à l’extérieur sur une base communautaire et introduits en Guinée afin de perturber l’élection présidentielle, avant, pendant et après le scrutin. » Mais elles ont dû réviser leur position tranchée, ayant reçu des gages de neutralité et de bon voisinage de la part de leurs homologues sierra-léonaises.


Le président Alpha Condé, réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat, s’est toujours montré suspicieux à l’égard de la diaspora guinéenne disséminée dans les pays limitrophes Aussi, son gouvernement adopte-t-il une position de fermeté sur la question de la sécurité transfrontalière. Ce que l’ensemble de l’opposition, à commencer par l’Union des Forces démocratiques de Guinée, qualifie de «dérive sécuritaire».


Le Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana a encore légitimé cette option sécuritaire, le 7 avril 2021, lors de la présentation de la politique générale du gouvernement face aux députés : « Pendant les élections, notamment la présidentielle, vous avez vu dans quelles conditions les policiers, nos frères en armes ont été parfois égorgés. Et nous savons qu’il y a eu beaucoup d’infiltrations. En tout cas, l’intelligence et les renseignements dont nous disposions à l’époque, avec des preuves, prêtaient à ça. D’où la nécessité, pour protéger le pays, de fermer. » Et de conclure : «Si on doit ouvrir, et on est disposés à ouvrir, il faut les conditions d’une meilleure sécurité... »


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