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La Tunisie à la conquête de l’espace

  • Photo du rédacteur: Mouftaou Badarou
    Mouftaou Badarou
  • 31 mars 2021
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 avr. 2023

Entièrement conçu en Tunisie et mis en orbite de la terre, le 22 mars 2021, le satellite Challenge One symbolise l’extraordinaire accomplissement du rêve spatial tunisien.


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L’événement est au centre de l’attention médiatique en Tunisie. Prévu le 20 mars, date du 65e anniversaire de l’indépendance du pays, mais finalement effectué par la fusée russe Soyouz-2 le 22 mars en raison d’une météo défavorable deux jours plus tôt, le lancement du satellite Challenge One a rendu les Tunisiens euphoriques. À juste titre. Leur pays est devenu le premier du Maghreb et le sixième en Afrique à réussir cet exploit historique : fabriquer son propre satellite. Les précédents sont notamment le Ghana, l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Égypte, et le Kenya. Les autres ont commandé leurs satellites à des sociétés étrangères : le Maroc et le Rwanda (sociétés françaises), le Soudan (société chinoise), l’Angola et l’Éthiopie (sociétés russes), etc.


Ce qui a fait dire à Mohamed Frikha, fondateur du groupe Telnet, concepteur de ce premier satellite tunisien, que son lancement est « un message d’espoir délivré aux jeunes Tunisiens, pour les pousser à croire en leurs capacités et à relever les défis. »

Ce projet à un million d’euros réunissait depuis 2018 de jeunes ingénieurs tunisiens locaux (certains issus de l’école nationale d’électronique de Sfax) et expatriés (dont un ancien membre de la mission Persévérance de la Nasa sur Mars). « On est très émus, après trois ans de travail intense », s’est enthousiasmée Haïfa Triki, une jeune ingénieure membre du projet, rivée à son écran de télévision le 22 mars, jour de l’envol du lanceur Soyouz sur le pas de tir de Baïkonour au Kazakhstan.


Le Président tunisien Kaïs Saïed, qui a suivi l’exploit en direct depuis les locaux de la société Telnet en compagnie d’ingénieurs et de journalistes, s’est allé à son emphase habituelle : « Challenge One témoigne de l’aspiration de la Tunisie et des jeunes Tunisiens à dépasser les limites de la Terre et gagner l’espace. » Pour s’attirer pleinement la lumière de l’évènement historique, le chef de l’État tunisien a refusé, le jour du lancement, la présence à ses côtés de Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha et président du Parlement, ainsi que celle de Hichem Mechichi, chef du gouvernement, contre lequel il est très remontré.


Au-delà de la récupération politique de l’événement, la mise en orbite de Challenger One, qui a embarqué des thermomètres, des capteurs de pollution connectés ainsi que des puces de localisation et des senseurs d’humidité, est évidemment d’une importance capitale pour le pays. Les données qu’il enregistrera dans l’espace bénéficieront à différents secteurs d’activité dont l’agriculture, l’énergie, les télécommunications, et précisément les objets connectés.


La technologie des objets connectés, largement appliquée à plusieurs activités dans le monde, va s’étendre à tous les aspects de la vie des Tunisiens avec le lancement de Challenge One. Et, par un effet d’entraînement, de nombreuses entreprises locales intéressées par la mise en application à grande échelle de cette technologie pourront recruter un nombre croissant d’ingénieurs pour le développement de leurs activités. La société Telnet, quant à elle, envisage d’associer, d’ici à trois ans, d’autres pays africains au lancement d’une vingtaine de satellites du même type. Faut-il le préciser, la fusée Soyouz-2 qui a lancé Challenge One ;


Et, par un effet d’entraînement, de nombreuses entreprises locales intéressées par la mise en application à grande échelle de cette technologie pourront recruter un nombre croissant d’ingénieurs pour le développement de leurs activités. La société Telnet, quant à elle, envisage d’associer, d’ici à trois ans, d’autres pays africains au lancement d’une vingtaine de satellites du même type. Faut-il le préciser, la fusée Soyouz-2 qui a lancé Challenge One a décollé de la base spatiale de Baïkonour au Kazakhstan avec à bord 38 satellites appartenant à 18 pays, dont le satellite tunisien.

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